La famille en tant que système se trouve face à deux exigences : rester ensemble (soit un souci de cohésion), mais en même temps permettre la différenciation des individus. Pour maintenir son équilibre, elle utilise des rituels (agir, répétés, règles familiales...) et se fonde sur un mythe familial, une histoire unificatrice qui explique et justifie les rituels. La famille construit ainsi un ensemble de croyances organisées et partagées par tous les membres, qui colore les relations et l'image que chacun a du groupe familial. Le mythe est fondateur et il prescrit une manière d'être et d'agir dans la famille, il vient renforcer le système et ses règles.
Du fait des exigences contradictoires du groupe familial, la demande est toujours double : il y a une demande de changement tout en voulant rester identique (non-changement). Ainsi, le but de la thérapie sera de rassurer la famille sur son unité (renforcer le processus de non-changement) tout en amorçant le processus de changement.
En psychothérapie familiale systémique, par opposition à la psychanalyse (où le psychopraticien se positionne comme possédant un savoir, neutre et distant), le psychopraticien est conçu comme ignorant (« ne sait pas », ne détient pas la vérité absolue), engagé et proche. De même, le comportement du patient désigné est conçu comme volontaire, logique et utile (en opposition à involontaire, absurde et inutile).
Ainsi, la naissance de la thérapie familiale systémique a donné jour à un paradigme nouveau qui a séduit bon nombre de cliniciens et est aujourd'hui très utilisée dans la prise en charge des familles en difficulté.